LAURENT VRIGNAUD - SALLERTAINE

Hommage

Jean-Claude Laurent VRIGNAUD

Qui n’a pas croisé un marcheur, sac au dos jaune, pieds nus, tête rasée, parcourant le marais sur les petites routes comme sur les grandes? Ce marcheur c'est Jean Claude Laurent Vrignaud.

Laurent est son troisième prénom. Jean Claude est né à Sallertaine, plus exactement à la Touche, d’une famille ne comptant que des garçons.

A 11 ans il part à Saint Gabriel faire ses études secondaires. Il passe un bac littéraire et poursuit ses études supérieures à Poitiers où il obtient une licence d’anglais. L’année du bac, il part à Lourdes à vélo avec 50 francs en poche que lui a remis son père. A son retour, il a toujours les 50 francs

Il commence une carrière dans l’enseignement privé à l'île de la Réunion, où il sera professeur d’Anglais pendant 2 ans.

Il part ensuite en Nouvelle Calédonie comme assistant de français, puis encore en Australie à Sydney, où il se trouve en compagnie de deux autres Jean-Claude, c’est là qu’il décide d’utiliser son troisième prénom, Laurent, pour mieux se différencier.

Il fait un premier séjour aux Etats-Unis de quelques mois comme enseignant à titre temporaire.

De retour en France, il intègre l’Education Nationale et se marie en 1969 avec une Angevine. De son mariage il a deux enfants, Pierre et Cécile.

Il enseigne le français pendant deux ans dans un collège sur les bords de la Loire.

Puis il se fait détacher de L’Education Nationale pour l’université de Baltimore aux Etats-Unis, où il enseigne le français pendant deux ans.

Ensuite il réintègre l’Education Nationale et enseigne l'anglais à Pornic pendant 7 ans. Il demande et obtient un nouveau détachement pour Baltimore où il avait gardé des contacts. Il y passe deux ans avec sa famille.

De retour en France, il enseigne au lycée ‘Ghuicheteau’ à Nantes pendant 3 ans, et passe son agrégation.

Il retourne encore un an à Baltimore et son fils y est scolarisé. Il revient en France, au lycée « Nicolas Appert » à Orvault, et habite Saint Herblain.

En 2000 il prend sa retraite, puis à partir de 2001, il revient habiter Sallertaine, la terre de ses ancêtres...

A ce parcours professionnel peu habituel , il convient d’ajouter quelques curiosités qui lui étaient particulières. Etudiant il participe à plusieurs campagnes de fouilles archéologiques, tant en France qu'à l’étranger. Il s’essaye à la photo pendant plusieurs années. Il fait du vélo puis après une longue maladie, il se convertit à la marche à pied et la marche à pied ne le quittera plus.

Il aime lire. Dès neuf ans, chez lui, il lit presque en cachette tous les livres de la maison. Il est passionné par les auteurs classiques surtout les auteurs de langues anglaises. Il aime énormément la culture américaine.

En retraite à Sallertaine il n’a pas la télévision qu’il considère comme stupide. Il écoute la radio surtout ‘France Culture ‘ et les émissions en anglais.

Outre la marche, qui le prenait de plus en plus, il s’intéresse à l’histoire locale de Sallertaine. D’abord à l’histoire de sa famille. Puis à l’histoire du marais. Très vite il s’est fasciné par l’histoire de la Lande en Beauchène. Il avait toujours le souci d’aller très en profondeur dans ses recherches.

Nous avons eu de nombreuses discussions sur le passé : le rôle des couvents au Moyen-âge, les premiers occupants du marais, les foires de la Lande...

Nous sommes allés plusieurs fois à Angers, aux Archives Départementales du Maines et Loire qui détient l’ensemble des documents sur l’Abbaye de Fontevraud et ses prieurés, dont celui de la Lande en Beauchêne, et nous avons pu prendre conscience de l’abondance de documents qui montrent une vision nouvelle de cette région à une époque passée difficile à comprendre.

Laurent a toujours aimé écrire et il a fournit l’essentiel des articles concernant la Lande en Beauchène. Un bon nombre de ses écrits se trouvent à la Société d'Histoire de Challans.

Mais Laurent n'en n'oublie pas pour autant la marche, et il s'est inscrit à toute les associations de marcheurs de la région.

Il est allé trois fois à Saint jacques de Compostelle et une fois à Jérusalem. Pour ce dernier pèlerinage ses amis pouvaient suivrent sa progression sur internet sur les deux sites suivants :

www.vendeecompostelle.fr/docs/recits

pagesperso-orange.fr/yves.menuet/

Le 26 novembre 2006 Laurent participe à une marche de 50 km avec ses amis. Il ne la termine pas. A Boussay, en Loire-Atlantique, il s’effondre d'une crise cardiaque en marchant, au milieu de ses amis sur le bord de la route.

Il venait juste de terminer le compte-rendu de son voyage à Jérusalem. Ce récit intitulé "l'échappée belle" est disponible sur internet au format "pdf" sur les sites mentionnés plus haut.

Il venait aussi d’acheter son billet d’avion pour la Turquie où il avait décidé de se rendre pour écrire un livre. Nous devions rester en contact par internet et réfléchir sur les foires de la région au Moyen-âge, et en particulier sur les fameuses foires de la Lande qui durèrent près de huit cents ans...

En 2004, un après-midi, il est venu me voir en me confiant qu'il avait besoin de marcher. Alors nous sommes partis sur la route qui conduit à Saint Gervais et longe le Taizan (on dit aussi le Filleau) Il met en route son magnétophone, c'était son habitude d'enregistrer les conversations, et là on commence à parler sur un point très particulier du marais. Et quelques jours plus tard, il m'a rapporté le texte ci-desous.

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